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Libération

Jospin, handicapé de l'image.

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publié le 25 septembre 2001 à 0h54

Une petite lampe posée sur un guéridon qui diffuse une lumière jaunâtre, un décor insipide, une caméra qui le serre de trop près, faisant ressortir ses yeux exorbités et la blancheur de ses traits: il est près de 17 heures le mardi 11 septembre, lorsque Lionel Jospin réagit pour la première fois aux attentats de New York et Washington depuis l'antichambre de Matignon. Le Premier ministre condamne «l'hor reur du terrorisme». D'une voix terne, inexpressive. «Il n'y avait aucune émotion dans ses propos... Quand j'ai vu ça, j'ai failli jeter ma télé!», s'énerve un ministre. Une fois de plus, le ton jospiniste a déçu. Jusque parmi les siens.

«Jospin-j'ose pas». Jospin l'ennuyeux, le triste, le rigoriste... La rengaine n'est pas nouvelle chez les dirigeants socialistes. Mais, en cette rentrée, la dernière avant le combat présidentiel de 2002, la communication du Premier ministre est l'objet de vives critiques, et ce, depuis son intervention télévisée du 28 août sur TF1. «Il était un peu pesant. On peut vouloir rester Premier ministre jusqu'au bout et parler un peu plus au vécu, au coeur des gens. Il faut que Jospin s'adresse aux émotions, pas seulement à l'intelligence...», commentait peu après Elisabeth Guigou, la ministre des Affaires sociales. Un point de vue qu'expriment également en privé Pierre Mosco vici (Affaires européennes), Claude Bartolone (Ville), Jean Glavany (Agriculture) ou encore le maire de Paris, Bertrand Delanoë, qui, dès le lendemain, a téléphoné à son ami Lion