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Libération

La droite toujours sourde sur le 17 octobre 1961

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Au Conseil de Paris, elle a lutté contre l'apposition d'une plaque d'hommage aux victimes.
publié le 26 septembre 2001 à 0h55

Lundi soir, le Conseil de Paris s'est rejoué la guerre d'Algérie lors d'un débat pour l'apposition, pont Saint-Michel, d'une pla que com mémorant le 17 octobre 1961, initiative à laquelle tient particulièrement le maire socialiste, Bertrand Delanoë, soutenu par sa majorité. Pour protester contre un couvre-feu alors imposé «aux musulmans» par la préfecture de Paris, 20 000 à 30 000 personnes s'étaient réunies ce jour-là à l'appel du FLN (Front de libération nationale).

Le massacre eut lieu en pleine capitale: beaucoup d'entre eux (entre 32 et 200, selon les historiens) furent tués par balles, battus à mort ou jetés à la Seine par des policiers français. Après avoir été longtemps occulté, cet épisode qui a fait l'objet de plusieurs enquêtes officielles est largement établi. Du moins le croyait-on.

Mais quarante ans plus tard, Jean Tiberi (divers droite) a joué l'étonné, lundi soir: «Pourquoi tant de précipitation! Pouvons-nous aujourd'hui condamner Untel ou Untel?» Yves Pozzo di Borgo (UDF): «Je sens chez vous une lecture partiale de l'histoire. Qu'en est-il d'un monument à la mémoire des harkis ou à la mémoire des Français et des Algériens assassinés par le FLN?»

A gauche, élus socialistes, communistes ou Verts ont répliqué : il ne peut y avoir de symétrie, d'égalité entre des crimes d'Etat (de policiers en l'occurrence) et des actions commises par des combattants luttant pour leur libération. Les bancs de la droite ont aussitôt replongé au plus sombre des années 60. «Vas-y, toi