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Libération

Talamoni menace le processus de Matignon.

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Corsica Nazione ne soutient plus le projet pour la Corse.
publié le 27 septembre 2001 à 0h56

Sur l'île de Beauté, la saison froide tombe précocement cette année. Après l'interpellation de neuf militants nationalistes, ce week-end, dans le cadre de l'enquête sur l'assassinat de Jean-Michel Rossi, Corsica Nazione a décidé hier soir de «geler» son soutien au processus de Matignon. Dès lundi soir, des proches de Jean-Guy Talamoni, le chef de file du groupe Corsica Nazione à l'assemblée de Corse laissaient entendre que la décision de quitter purement et simplement le processus de Matignon était «en balance» afin de protester, selon l'avocat bastiais «contre les manipulations» orchestrées par «des juges et des policiers».

«Mal choisi». Mardi, une grande partie des élus de Corsica Nazione plaidait pour une solution mi-figue mi-raisin, à savoir «une suspension provisoire» de leur soutien au futur statut de l'île. La décision a été entérinée hier soir par le parlement interne de l'organisation, quelques heures après la libération des neuf militants nationalistes interpellés. En durcissant le ton, Corsica Nazione embraye sur les prises de position d'Indipendenza, regroupement de for mations nationalistes qui devrait annoncer, samedi à Bonifacio, sa décision de «suspen dre» à son tour son soutien aux accords.

«Indipendenza nous a mis la pression», constate un proche de Jean-Guy Talamoni. Pourtant cette décision est loin de faire l'unanimité au sein même de Corsica Nazione. Marceau Simeoni, conseiller territorial, juge même que «le moment est très mal choisi. Nous ne pouvons pas