Nantes envoyés spéciaux
Ses alliés et ses troupes dépriment, pas lui. Oui, il a bien l'intention d'y aller, de se battre, et de gagner. Pour Lionel Jospin, les journées parlementaires du Parti socialiste, qui se sont achevées vendredi après-midi à Nantes, devaient être un exercice sans grand enjeu politique, largement éclipsé par la crise internationale. «Je travaille, je suis Premier ministre», aurait-il pu se contenter de répéter, dans le sillage de son intervention du 28 août sur TF1. Au final, Nantes a été pour le chef du gouvernement l'occasion de faire ses deux premiers discours de candidat: «Il nous faudra créer chez les Français le désir de poursuivre avec nous.» Comme si, au fil de cette imprévisible rentrée, le doute s'était instillé.
«Pâlichonne». Fin juillet, recevant à Matignon François Hollande, premier secrétaire du PS, et Martine Aubry, chargée du projet socialiste, Lionel Jospin s'était confié en ces termes: «Travaillons dans l'esprit de ma candidature.» Mais voilà: en ces temps d'équilibre fragile de la majorité plurielle, cette vérité-là n'était, pensait-il, pas bonne à dire. Pas tout de suite, en tout cas. Là-dessus, Robert Hue, fin août, traite la gauche de «pâlichonne», les Verts s'enferrent dans la candidature de l'impossible Lipietz, Chevènement renvoie dos à dos Jospin et Chirac... C'en est trop pour le chef du gouvernement, qui n'a pas changé de ligne depuis quatre ans: il sera candidat et gagnera avec la gauche plurielle, ou n'ira pas au combat.
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