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Libération

Sarkozy, la tête déjà à Matignon.

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Il se comporte comme le futur Premier ministre d'un Chirac vainqueur en 2002.
publié le 1er octobre 2001 à 1h08

Destination Matignon. Depuis le début de l'été, Nicolas Sarkozy ne pense qu'à ça et ne s'en cache pas. Fin juillet, lors d'un tête-à-tête avec Alain Juppé, le maire de Neuilly (Hauts-de-Seine) est même arrivé avec la liste de son futur gouvernement en poche. Médusé, l'ancien Premier ministre s'est vu proposer le ministère des Affaires étrangères!

Déterminé à «ne pas servir de l'eau tiède» aux électeurs de droite, Sarkozy s'est auto désigné futur Premier ministre de Jacques Chirac. A sept mois de la présidentielle, il tisse sa toile et fait le pari de l'activisme pour s'imposer. Quitte à s'afficher en première ligne et à concentrer sur lui les critiques. Entre les cours d'anglais et les virées à vélo de leur mentor, deux fidèles, députés européens, ­ Brice Hortefeux, l'ami de toujours, et Roger Karoutchi, patron du groupe RPR à la région Ile-de-France ­ ont peaufiné avec lui à la Baule sa nouvelle image: «Un homme fort de ses convictions ­ qui ne décevra pas le peuple de droite ­ mais reste avant tout un pragmatique ouvert et tolérant.»

L'offensive sarkozyste se déroule sur tous les fronts: à l'Elysée, au RPR, auprès des parlementaires... Pour valoriser ces derniers, il peut leur commander une note sur les rave parties, se faire expliquer une expérience en matière de sécurité ou les recevoir individuellement à déjeuner. Toujours disponible pour une réunion publique, il enchaîne les tournées. A coup de discours à poigne, il assure sa popularité auprès des militants et des élus l