Le ménage a commencé. L'usine chimique Soferti de Bordeaux devra fermer provisoirement ses portes. Hier, le préfet d'Aquitaine et de la Gironde, Christian Frémont, a ordonné la suspension de ses activités pour une durée indéterminée. Cette installation, qui fabrique de l'acide sulfurique et des engrais phosphatés appartient, comme l'usine AZF de Toulouse, au groupe TotalFinaElf. Située au coeur de Bordeaux, elle comprend un dépôt d'ammoniac de 120 m3. Et depuis l'explosion de Toulouse, le 21 septembre, la Soferti était dans le collimateur des pouvoirs publics. Le jour même, Alain Juppé, député-maire de Bordeaux, avait réclamé sa fermeture et son transfert. Le 26 septembre, Christian Frémont lui avait demandé de «présenter une "étude de danger" avant le 1er octobre». Impossible avant février 2002, avait répondu vendredi Didier Macé, le directeur de l'usine à Sud-Ouest. Pour le préfet, désormais, il y a urgence: «Tous les établissements classés Seveso dans le département de la Gironde» ont jusqu'au 31 octobre pour rendre leurs études.
Depuis le 21 septembre, un vent de panique souffle dans les services de l'Etat chargés du contrôle des installations dangereuses. Hier, au ministère de l'Environnement on annonçait des opérations de contrôle «coup de poing», en s'appuyant sur une série de critères nationaux et non plus départementaux. Dès dimanche, le préfet d'Ille-et-Vilaine mettait en demeure une société qui entreposait 1 200 tonnes d'engrais chimiques, contenant du nitrate d'am