Date butoir: 16 octobre. Ce jour-là, le gouvernement devrait cla rifier sa stratégie économique devant les députés réunis pour examiner le projet de loi de finances pour 2002. D'ici là, Matignon réfléchit à un plan de relance. Avant d'en fixer l'ampleur, Lionel Jospin veut entendre toutes les voix. Celles du Parti socialiste, des alliés pluriels, des parlementaires de la majorité et de l'opposition, mais aussi de ses ministres. Les conseillers de Matignon et ceux de Bercy devraient se rencontrer en début de semaine prochaine pour faire le point.
Depuis les attentats du 11 septembre, le gouvernement est dans une position délicate. La droite lui reproche d'avoir construit le projet de budget sur une hypothèse de croissance «irréaliste» (2,5 %). La réponse du gouvernement est tombée hier par l'entremise d'un rapport économique et financier transmis aux parlementaires. Lequel précise que si «les attentats aux Etats-Unis pourraient déprimer la croissance française de l'ordre de 0,5 point en 2002, une part du choc pourrait être amortie par de nouvelles baisses de taux d'intérêt».
Mais Matignon est plus sensible encore aux critiques de son camp: la majorité parlementaire trouve le budget bien timoré. Hier le porte-parole du PS, Vincent Peillon, a résumé la position socialiste: «Le ralentissement économique ne doit pas nous conduire à nous précipiter mais, en même temps, nous devons nous préparer, si nécessaire, à y répondre.» Robert Hue avait lui aussi fait entendre sa petite musique