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Premier jour sans patrons pour la Sécurité sociale

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Le retrait du Medef ne menace pas le versement des prestations.
publié le 2 octobre 2001 à 1h08

La Sécu modèle 1946, révisée en 1996 par Alain Juppé, est morte hier. La nouvelle a bien failli passer inaperçue. Le 1er octobre 2001 met pourtant un terme à cinquante-cinq ans de gestion paritaire des cinq grands organismes gérant la protection sociale des salariés: la Cnam (Caisse nationale d'assurance maladie), la Cnav (assurance vieillesse), la Cnaf (allocations familiales), l'Urssaf (collecte des cotisations) et l'Acoss (répartition des ressources). Les responsables du Medef (Mouvement des entreprises de France) et de la CGPME (Confédération des petites et moyennes entrepri ses), comme ils l'avaient annoncé en juin, n'ont pas nommé de nouveaux représentants dans les caisses de Sécurité sociale. Or le mandat des anciens administrateurs est venu à échéance le 30 septembre.

Pas d'incidence. Deux raisons expliquent que le geste de protestation du Medef contre les ponctions opérées par l'Etat en 2000 et 2001 sur les ressources de la Sécu pour financer les 35 heures ne suscite pas davantage d'émotion. La première est qu'il n'a aucune incidence sur le versement des prestations aux assurés sociaux. Les conseils d'administration n'ont en effet qu'un pouvoir de décision très limité. Et, de toute façon, un décret publié samedi au Journal officiel leur permet de fonctionner désormais avec pour seuls représentants des patrons les artisans de l'UPA (Union professionnelle artisanale).

La seconde raison tient au caractère provisoire de la situation. «Ce que nous voulions, c'est une réfor