Faut-il déménager les usines qui sont en ville? Depuis l'explosion de l'usine AZF à Toulouse, le débat fait rage, alors qu'un gros tiers des 1 249 sites classés Seveso (dont 680 à «haut risque») est situé à proximité d'habitations, selon le ministère de l'Environnement. La semaine dernière, l'Association des maires de France a plaidé pour une «réflexion», le maire de Lyon a diligenté une étude sur les «sites du couloir de la chimie». A Bordeaux et Marseille, les édiles ont réclamé l'éloignement de leurs usines intra-muros. Après sa rencontre avec les dirigeants de ces entreprises, Jean-Claude Gaudin s'est finalement déclaré «rassuré», renvoyant la décision au préfet, c'est-à-dire à l'Etat. Philippe Vesseron, directeur de la prévention des pollutions et des risques (DPPR) a rappelé que la meilleure protection est la sécurisation de l'usine: le déménagement «ne peut pas être considéré comme une solution de première ligne, il faut d'abord réduire le risque à la source». Ce n'est pas une alternative: ces deux chantiers maîtrise de l'urbanisation et sécurité industrielle doivent être menés de front.
Qu'est-ce qu'une usine «à risque»?
Il y a d'abord les usines classées «Seveso» caractérisées par la présence de «substances dangereuses», toxiques, explosives ou inflammables. Cela concerne à la fois l'usage, le stockage et le transport. Leur liste et leur quantité sont définies au plan européen par la directive Seveso de 1982, réactualisée en 1996. «Mais les usines Seveso ne sont pas les seules concernées, il y a d