«Patriotisme économique» et prévision économique ne font décidément pas bon ménage. Le «point de conjoncture» publié ce matin par l'Insee ne contribuera pas à remonter le moral des troupes socialistes. Selon l'Institut national des statistiques, la croissance en 2001 ne serait pas de 2,3 % comme l'espérait encore Bercy en juin, mais de seulement 2,1 %. Conséquence: la France ne devrait créer que 280 000 emplois contre 600 000 lors du record de l'an passé, et «le taux de chômage serait proche de 9% fin 2001». Une conclusion qui ne tient pas compte du choc provoqué par les attentats du 11 septembre aux Etats-Unis. Le gouvernement se promettait de ramener le chômage à 8,7 % en fin d'année. Il devrait y renoncer.
Déprime. Deux des trois moteurs de la croissance sont en panne. C'est vrai des exportations. «Compte tenu d'un environnement international durablement dégradé», elles devraient encore reculer au cours du second semestre. C'est surtout vrai de l'investissement des entreprises: «Le jugement sur les carnets de commandes se replie nettement en septembre dans la branche des biens d'équipement», indique la note. «Les grandes entreprises industrielles faisaient état fin juillet d'une très forte dégradation de leurs perspectives: après avoir stagné au premier semestre de 2001, l'investissement productif se replierait au second.» Seule la consommation ne donne pas de signe de faiblesse.
De fait, les revenus des ménages ont continué de progresser sous la double impulsion de la haus