Strasbourg, de notre correspondante
«Procès fictif... fondé sur des rumeurs...» Devant le tribunal, Monique Sultan et Charles Libman, avocats de Claude-Guy Charlotte, 67 ans, ancien directeur général des hôpitaux universitaires de Strasbourg (Hus), demandent la relaxe de leur client et plaident en faveur de son «honneur» perdu un matin de décembre 1994 quand 70 gendarmes ont fait irruption à l'hôpital pour embarquer l'équipe de direction au grand complet. Ces interpellations faisaient suite à un rapport des Renseignements généraux dénonçant le train de vie «pharaonique» du directeur, aujourd'hui poursuivi devant la 7e chambre correctionnelle de Strasbourg pour abus de confiance, concussion et infraction à la législation sur les marchés publics (Libération du 3 octobre).
Toute la semaine, six prévenus (cinq hauts cadres hospitaliers et un dirigeant d'entreprise) ont tenté de convaincre que les accusations étaient injustifiées, les détournements de fonds, inexistants, et les irrégularités dans la passation des marchés, imputables à des erreurs de nature technique. L'enquête n'avait d'ailleurs retenu aucun enrichissement personnel, et les allégations les plus spectaculaires du rapport des RG (niche climatisée pour le chien, garage avec plateau tournant...) se sont révélées fantaisistes. Le procureur adjoint, Jean Dissler, a néanmoins requis des peines allant de 50 000 à 20 000 francs d'amende (de 7 622 à 3050 euros) et jusqu'à deux ans de prison avec sursis. Il a dénoncé un «cata