Deux ans après son lancement, le Mouvement national républicain de Bruno Mégret connaît sa première crise. Dans une lettre circulaire adressée à tous les cadres du mouvement, le président du MNR annonce que Pierre Vial, conseiller régional Rhône-Alpes et responsable d'une association identitaire baptisée Terre et Peuple, vient d'être démissionné de l'état-major du mouvement. Motif de cette exclusion, les récentes déclarations de Pierre Vial contestant à la fois l'alignement du MNR sur les frappes américaines et surtout les intentions de la direction du parti d'extrême droite pour le second tour de l'élection présidentielle. Pour ce partisan d'une Europe ressourcée au sein de ses régions, «ethniquement indo-européennes» et débarrassée des références judéo-chrétiennes, «appeler à faire barrage à la gauche au second tour revient à demander de voter pour Chirac». Ce qu'il n'accepte pas. Principal artisan de la scission avec le FN en 1998 pour le compte de Mégret, Pierre Vial compte de nombreux partisans au sein du MNR qui pourraient être tentés de suivre leur chef de file. Bruno Mégret considère avoir réglé le cas de «quelqu'un qui s'était mis lui-même en dehors du mouvement. Par ses déclarations intempestives, il nuisait au MNR».
500 signatures. Le trublion lourdé, le leader du MNR n'en a pas forcément fini avec une contestation interne à qui cette exclusion pourrait donner des ailes. Nombreux sont ceux, en effet, qui considèrent que cette campagne présidentielle est prématurée.