Pendant la guerre, la lutte des classes continue. Pour Arlette Laguiller, ce front-là ne connaît pas de trêve. Vendredi soir, elle a lancé sa cinquième campagne présidentielle devant près de 2000 personnes réunies à la Mutualité à Paris. La porte-parole de Lutte ouvrière s'est revendiquée du «camp des travailleurs», comme le disait, derrière elle, le slogan inscrit sur fond rouge. Puis elle a confié: «Je vous livre un scoop. Je serai candidate à l'élection présidentielle. Ce n'est une surprise pour personne dans cette salle.» Une fois n'est pas coutume, elle s'est essayée à faire de l'humour. Sur le dos des Verts: «Nous sous sommes dispensés de faire un référendum. Cela nous dispensera de faire un contre-référendum.»
Social. Inusable, son argumentaire bien rodé, la retraitée du Crédit Lyonnais s'est attaquée ensuite à sa cible préférée, le patronat, qui, «pendant les bombardements sur l'Afghanistan, poursuit ses mauvais coups contre le monde du travail» et bénéficie du silence des deux têtes de l'exécutif qui ne disent «rien sur les licenciements».
Alors que les événements internationaux occupent tous les esprits, Arlette Laguiller, elle, a décidé de rester sur le terrain social contre «le PS, fidèle valet des intérêts patronaux», contre le PC, «dont la direction oblige les militants à s'identifier à la politique de ce gouvernement», et contre le ministre des Finances, Laurent Fabius, qualifié de «financier arrogant».
Au passage, la pasionaria d'extrême gauche a annoncé que sa