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Libération

Trouble jeu dans le tintouin du Congo.

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Trois Européens en prison après l'assassinat d'opposants près de Lyon.
publié le 16 octobre 2001 à 1h17

En matière de renseignement, jouer un triple jeu nécessite une certaine science. Pour avoir pris cette règle à la légère, Benoît Chatel, un homme d'affaires belge, est en prison depuis le mois de mai, pour «complicité d'assassinat». Deux de ses proches, XX(1), un architecte monégasque, et Domenico Cocco, un ami sicilien, sont incarcérés pour le même motif. L'histoire de ce trio hétéroclite, dont le dossier était examiné le 11 octobre par la chambre de l'instruction de Grenoble, présenterait peu d'intérêt s'il n'était impliqué dans un double meurtre insolite, dont la trame nous emmène de la région lyonnaise à Kinshasa, la capitale de la République du Congo (RDC).

Rituel. Le 29 décembre 2000, la police découvre, à Chasse-sur-Rhône (Isère), deux corps carbonisés dans une Scenic volée. Deux balles ont perforé la nuque de chacune des victimes. Les meurtriers ont sectionné les ossements des genoux et des chevilles des cadavres, laissant planer l'hypothèse d'un crime rituel. L'identification des deux hommes livre une autre surprise. Le premier, Philémon Nalhuwindja, était le PDG de la Somico, la Société minière du Congo, inactive depuis l'invasion de l'est du pays par le Rwanda et l'Ouganda en 1998. Aimé Atenbina, le second, était un capitaine de l'ancienne garde présidentielle de Mobutu. En enquêtant sur leur passé, la presse belge, qui suit de près l'actualité congolaise, a recueilli des témoignages semblant démontrer qu'au moment des faits, Nalhuwindja et Atenbina préparaient un