Beaucoup d'«oubliés» étonnés et un grand blessé, François Hollande, tels sont les dégâts commis dans la galaxie socialiste par la sortie du livre d'Olivier Schrameck. Au PS comme à Matignon, à l'exception de Lionel Jospin, nul n'était au courant des projets d'écriture du directeur de cabinet du Premier ministre.
Même si François Hollande fait contre mauvaise fortune bon coeur pour défendre la liberté de parole d'Olivier Schrameck, il n'a appris l'existence de son ouvrage que la semaine dernière... de la bouche d'un journaliste. Vendredi, c'est au siège du Monde, où il se trouve pour une interview, que le Premier secrétaire du PS est informé de la publication de l'opuscule. François Hollande est abasourdi.
Lundi matin, rue de Solférino, tandis qu'il préside justement une réunion destinée à harmoniser la communication entre le PS et Matignon, le téléphone sonne: c'est Olivier Schrameck qui l'informe enfin de la sortie de son ouvrage, Matignon rive gauche. «De la part de quelqu'un que François voit trois fois par semaine, c'est plutôt sympa non?», rigole un dirigeant du PS. «Question correction, Schrameck a encore des progrès à faire...», ajoute un autre. Même au sein du cabinet de l'hôtel Matignon, on devine, à certains silences, une évidente perplexité devant cette stratégie du secret.
Fantôme. Mais il y a encore plus vexant pour François Hollande: tout au long des 190Êpages du livre, il n'existe pas. Le patron du PS n'est évoqué qu'exceptionnellement et est ramené à un rôle sub