Luxembourg (UE)
envoyé spécial
Faute d'avoir les plantureux excédents budgétaires américains, les douze pays de la zone euro comptent sur la Banque centrale européenne (BCE) pour donner un coup de pouce à la croissance en baissant encore le loyer de l'argent. Il existe «probablement plus de marges de manoeuvre sur le plan monétaire que sur le plan budgétaire», a insisté, hier, Didier Reynders. Lors d'un dîner avec ses collègues, lundi soir à Luxembourg, le ministre belge des Finances, qui préside l'Eurogroupe, a multiplié les gages de bonne conduite budgétaire à l'égard de la BCE: «Tout le monde souhaite rester en ligne avec l'objectif de stabilité» et est prêt à adopter des «réformes structurelles» afin de libéraliser davantage l'économie.
Les Douze ont réaffirmé leur objectif de parvenir à l'équilibre budgétaire d'ici à 2004. Mais, selon Pedro Solbes, commissaire chargé des affaires économiques et financières, certains gouvernements se sont basés sur des prévisions «trop optimistes» pour leur budget 2002. La France, par exemple, parie sur une croissance de 2,5 %. Or, selon la Commission européenne, le taux de croissance de l'Hexagone sera d'environ «1,5 %» cette année et en 2002, même si les prévisions restent incertaines. Certains se demandent donc comment la France pourra contenir son déficit dans le cadre des 1,4 % annoncés (sauf à sabrer dans les dépenses publiques, ce qui aura un effet récessif) si la croissance ne reprend pas, comme l'espère Laurent Fabius.
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