Rodez envoyé spécial
Faire campagne sans faire campagne. Profiter de chaque déplacement en province pour distiller ses messages, prendre ses marques avec Lionel Jospin et claquer le gouvernement... Du nougat, pour Jacques Chirac. Cette feuille de route classique, codifiée par François Mitterrand pendant la première cohabitation, les socialistes entendent bien la déchirer. Hier, les élus de la gauche plurielle ont boycotté la venue du chef de l'Etat au 71e congrès de l'Assemblée des départements de France (ADF).
Sur les 102 présidents des conseils généraux, les 41 PS, PCF, PRG et MDC ont refusé d'assister à son discours. «Nous n'assisterons pas à un meeting électoral à 190 jours de la présidentielle. Il y a détournement des objectifs du congrès à des fins politiques», ont-ils déclaré, après avoir appris que le président de l'ADF, Jean Puech (DL), avait lancé des invitations à 800 élus locaux de Midi-Pyrénées et des départements limitrophes de l'Aveyron. Une salle programmée pour Chirac, ont-ils estimé, dénonçant le «cynisme» de l'Elysée. Mercredi, Jospin avait annulé sa venue à Rodez pour cause de réunion à Paris sur la sécurité intérieure. Dans l'entourage du Premier ministre, on estimait que ce déplacement était «un piège».
«Crise d'urticaire». En moins d'un mois, les socialistes ont dû avaler les prestations critiques et les bains de foule programmés du Président. Que ce soit lors du forum sur l'Europe et la mise en place de l'euro à Montpellier, il y a quinze jours. Ou en ma