C'est un signe: François Chérèque reçoit au Président. Un restaurant chinois plein d'ors et de dragons, où l'on rencontre Nicole Notat à l'occasion. Le midi, les militants traversent le boulevard de Belleville, où siège la CFDT, pour manger un riz gluant. Il abandonne l'agneau ou les nougats mous, serre les mains des «copains» qui lui jettent un «salut patron», avec sourire entendu. Manière de dire «on sait que bientôt ce sera toi, le chef». Car Chérèque est le «dauphin officiel» de Notat, le futur secrétaire général du premier syndicat de France. La «reine» lui cédera la place en mai, c'est certain, pour un avenir européen annoncé, ce qui est moins sûr...
Mais on sent bien que la hâte soudaine de «Nicole» de passer la main le prend de court, lui qui n'aime pas trop se presser. «Qui suis-je pour l'adhérent de base?», s'interroge-t-il. Réponse d'une militante de sa fédération: «Un gars avec qui on aime passer une soirée pour discuter de tout et de rien.» Un syndicaliste basique en somme. Trop loin des «grands fauves» que se doivent d'être les patrons de confédérations syndicales. Il lui faut vite se faire connaître. A commencer par le prénom. Car le patronyme continue à appartenir au... père. Jacques Chérèque, ex-patron des métallos CFDT, ex-bras droit d'Edmond Maire dans les années 70-80, grande gueule et grosses moustaches, ancien préfet en Lorraine, restructurateur de la sidérurgie, ministre du gouvernement Rocard, fait encore de l'ombre au fils.
François affiche sa constanc