Pour Charles Pasqua, il est urgent d'attendre. Hier, le candidat souverainiste à la présidentielle, 74 ans, a bien résumé sa situation: «La campagne sera très longue: il faut tenir, physiquement, intellectuellement, matériellement.» Il a donc décidé de partir le plus tard possible. En janvier. D'abord, il lui faudra rappeler qu'il est bien dans la course. Car, reconnaît-il, «j'ai été le premier à déclarer ma candidature, mais les Français ne s'en souviennent plus». Un oubli qui explique, selon lui, ses faibles scores dans les sondages (entre 3 et 5 % des intentions de vote). Pasqua a encore à résoudre la question du financement de sa campagne, dont il évalue le budget à 30 millions de francs. «Si je n'obtiens pas de garanties bancaires, je ferai appel à Chirac et à Jospin au nom des principes démocratiques», assure-t-il. Pour l'avenir, il a l'intention de présenter des candidats dans toutes les circonscriptions, pour ramasser du financement public.
L'ancien ministre de l'Intérieur, cité dans plusieurs affaires judiciaires, affiche sa confiance pour 2002: «Je serai certainement candidat, car monsieur Chirac est un mauvais président de la République et monsieur Jospin sera encore pire.» «Tous deux représentent la même partie de l'échiquier politique», estime-t-il. Persuadé que Jean-Pierre Chevènement, son alter ego souverainiste de gauche, ne mordra pas sur l'électorat de droite, Pasqua pense être bien placé pour parler sécurité, terrorisme et critiquer le passage à l'euro. Mai