Presque badin, avoir l'air de rien. Le ton est choisi: celui de la Conversation (1). Bernadette Chirac se raconte en douceur. Pas de scoops, de révélations fracassantes mais des morceaux d'intimité, soigneusement saupoudrés. L'enfance, la guerre, les contours d'un mariage pas toujours heureux. Au-delà du coup promotionnel, la femme du chef de l'Etat dit des choses d'elle. De sa vie d'épouse d'un homme «qui avait un succès incroyable auprès des filles» et qui a choisi de tenir bon dans les «moments difficiles», parce qu'il est des familles où on ne divorce pas. De sa vie de mère, de Claude et de Laurence, l'aînée anorexique, celle «qui est là» et en même temps «qui n'est pas là», dont elle raconte, pour la première fois, la souffrance dépressive et suicidaire. Elle conte aussi les années de combat, menées en clan, pour la victoire d'un homme, Jacques Chirac. Bernadette Chirac distille ses joies, peines et engagements à Patrick de Carolis, nouveau directeur du Figaro-Magazine. Un projet né il y a un an et demi. Le journaliste avait déjà réalisé un documentaire télévisé sur elle. L'épouse du Président en avait gardé un bon souvenir. Lorsque les éditions Plon lui proposent de passer à l'écrit avec lui, elle accepte. Rien à voir, selon son entourage, avec l'élection présidentielle qui aura lieu dans six mois.
Plan média. Du noir et du blanc pour la photo, de la sobriété dans la maquette, un titre neutre, le «produit» a été soigneusement pensé. Donner l'image d'une femme sensible,