Menu
Libération

Fabius veut se protéger des Verts

Article réservé aux abonnés
Ses amis s'interrogent sur l'avenir de la gauche plurielle.
publié le 20 octobre 2001 à 1h20

Laurent Fabius a mal à la gauche plurielle. Le ministre de l'Economie réunit, samedi à Clichy, ses fidèles pour un stage de remotivation à huis clos. Avec en tête, derrière des débats sur la situation internationale et le «nouveau pacte social», des préoccupations plus terre à terre: ranger ses troupes en ordre de bataille et défendre leur cause. Car Fabius ne croit plus vraiment à la majorité plurielle. Avec des communistes en voie de disparition, des Verts incapables de mûrir, des chevènementistes à l'horizon borné par l'odyssée de leur chef et des radicaux de gauche satellisés, pas question de se plier aux exigences de partenaires si peu fiables. «Le PS ne doit pas sous-traiter quel que thème que ce soit à qui que ce soit», traduit Géraud Guibert, secrétaire national du PS à l'environnement.

Fabius se pose en gardien des intérêts du parti, à commencer par ceux de ses affidés. A les écouter, ce serait de la légitime défense, car les Verts lorgnent nombre de leurs circonscriptions à Paris, dans la Sarthe ou même en Seine-Maritime, terre d'élection de Fabius lui-même. «Laurent considère que les Verts sont une machine de guerre contre lui», assène l'un de ses proches. Une «machine» dont jouerait la direction du PS pour tenter de réduire son influence. «A chaque fois que des efforts sont demandés, c'est aux amis de Fabius de se sacrifier», s'agace le député de l'Aude, Jean-Claude Pérez. Il met régulièrement en garde la commission électorale du PS contre l'octroi aux Verts d'un