Jusqu'à présent, la gauche parisienne avait dû s'accommoder d'un budget hérité de la droite, infléchissant les choix antérieurs à coups de rectificatifs. Aujourd'hui, Bertrand Delanoë présente les orientations financières pour l'année 2002 devant le Conseil de Paris. Le premier exercice budgétaire en année pleine de la nouvelle équipe municipale, arrivée fin mars aux commandes de la ville. Pendant la campagne, le candidat PS avait pris des engagements : création de 4 500 places en crèche, aménagement de couloirs de bus, tramway, recherche d'une meilleure mixité sociale et urbaine, avec notamment la réalisation de HLM dans les quartiers résidentiels du Centre et de l'Ouest parisiens. Ce qui se traduit dans le budget de 2002 par une hausse des dépenses d'investissements de l'ordre de 30 %.
Vendredi, Jacques Toubon, vice-président du groupe RPR, a accusé l'équipe Delanoë de préparer une «catastrophe financière» et prédit un budget «quasi infaisable dès 2003». Pour lui, la gauche répète à l'échelle parisienne les «errements» de l'alternance de 1981. L'ancien ministre de la Justice n'a pas fait dans la nuance, s'attaquant notamment aux acquisitions récentes d'immeubles dans l'Ouest parisien en vue de les transformer en logements sociaux (Libération du 13 octobre). Membre du conseil d'administration de l'Opac (l'office HLM de la ville), Toubon a voté en faveur de ces achats. Conseiller de Paris, il les dénonce. Ces acquisitions sont faites, selon lui, «à prix d'or (...), sans mise