Mamère, sauveur des Verts. C'est indubitable, à défaut d'être irrévocable. Testée pour la première fois depuis sa désignation en lieu et place d'Alain Lipietz, le 14 octobre, la candidature du maire de Bègles à l'élection présidentielle ramène le mouvement écologiste à des hauteurs plus conformes à ses ambitions et à ses performances des dernières européennes. Le polytechnicien avait, en septembre, fait chuter à 4 % les intentions de vote en sa faveur. Le maire de Bègles fait trois points de mieux dans le dernier indicateur Libération-CSA-BFM. C'est au moins le signe que l'électorat écologiste ne tient pas rigueur au député de la Gironde de ses déclarations virevoltantes. Et se satisfait de l'étrange ballet des adhérents verts qui, après avoir désigné Lipietz en juin, l'ont évincé quatre mois plus tard. C'est aussi sans doute le reflet que le récent accident industriel de Toulouse profite aux écologistes qui, depuis des lustres, dénoncent les risques que font courir aux populations civiles les industries polluantes.
Atypique. Mamère attire à gauche, au centre et plutôt chez les jeunes. Pour l'heure, pas suffisamment pour rattraper Chevènement qui séduit les plus de 65 ans (15 %), les diplômés de l'enseignement supérieur (19 %) et les sympathisants du RPF (15 %). Avec 9 % des intentions de vote, l'ex-ministre de l'Intérieur s'installe dans le rôle du «troisième homme» et assoit une candidature atypique. Il attire les souverainistes de tous bords, des communistes déçus et, au-d