Fronde de la majorité sur les retraites. Ouvrant, hier soir, à l'Assemblée, le débat sur le projet de loi de financement de la Sécurité sociale (PLFSS) pour 2002, Elisabeth Guigou a tenté de désamorcer la grenade dégoupillée la semaine dernière par la commission des affaires sociales du Palais-Bourbon. Mercredi soir, communistes et socialistes avaient adopté un amendement permettant aux salariés de partir à la retraite avant l'âge de 60 ans s'ils ont cotisé pendant au moins 40 an nuités. Mais le gouvernement ne peut approuver la mesure: il en coûterait 3,8 milliards d'euros (25 milliards de francs) et les comptes de la Sécurité sociale vireraient immédiatement au rouge vif, alors même qu'en principe ils doivent être encore excédentaires l'an prochain, d'un peu plus de 1 milliard d'euros (sur un budget total de 316,5 milliards d'euros). Elisabeth Guigou n'a eu d'autre choix, hier, que la pédagogie: «La France est vieille, a-t-elle rappelé, la contrepartie de l'allongement de la vie est que le poids des retrai tes augmente considérablement. Voilà pourquoi la réforme des retraites est un élément essentiel du débat.» Puis la ministre de fermer le ban: «Ce que nous allons faire, c'est poursuivre le débat sur "âge et travail". Et le Conseil d'orientation des retraites remettra en décembre son rapport», qui permettra de réfléchir aux «outils pour opérer les choix à faire, tout de suite après les échéances électorales».
Coup de théâtre. Mais cette déclaration d'intention pourrait ne