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Libération

Le docteur Douste passe sa pommade

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Le maire de Toulouse soigne son image et vise Matignon en cas de réélection de Chirac.
publié le 24 octobre 2001 à 1h21

L'oeil est compatissant, la voix légèrement enrouée. «Je tiens à remercier les Parisiens pour toutes les marques de sympathie que nous avons reçues après le drame de l'usine AZF, les Toulousains n'oublieront jamais», lance Philippe Douste-Blazy au public réuni lundi au théâtre Mogador, à Paris, par l'Union en mouvement (lire ci-dessous). Six mois après son élection au Capitole et pour la première fois de sa vie politique, le maire de Toulouse a dû affronter une catastrophe. Faire face à une ville partiellement détruite, une population traumatisée. Fine mouche, il a rapidement compris l'intérêt qu'il pouvait tirer de la situation.

Drague. Car Philippe Douste-Blazy n'aime rien tant que soigner son image. Il se rêve président de la République, à défaut Premier ministre, au pire incontournable au sein de la droite française. Pour satisfaire son immense ambition, une arme: la drague. Dans ce monde politique où agressivité et goujaterie sont souvent perçues comme des signes d'importance, il se pique d'être aimable, présent, réconfortant. Un petit matin de juillet, une poignée de députés UDF et DL embarquent sur le vol en partance pour Toulouse, direction le Capitole. Le maire reçoit sur ses terres. Le prétexte: une discussion sur l'union de la droite. Le rendez-vous aurait pu avoir lieu à Paris: ce jour-là, le président du groupe UDF lui-même vient de la capitale. La réunion de travail achevée, la petite troupe est conviée à «un très bon déjeuner» dans les caves voûtées de l'hôtel