Il a fallu que Lionel Jospin s'en mêle lui-même. Hier après-midi, pour couper court à la bronca du groupe socialiste sur les retraites, le chef du gouvernement a convoqué à la questure de l'Assemblée une réunion de crise. Parmi les invités, quatre ministres Laurent Fabius (Finances), Elisabeth Guigou (Emploi), Florence Parly (Budget), Jean-Jacques Queyranne (Parlement) et les ténors du PS: le premier secrétaire François Hollande, le président du groupe Jean-Marc Ayrault, le président de la commission des finances Henri Emmanuelli, le rapporteur du budget Didier Migaud, le président de la commission des affaires sociales Jean Le Garrec et son rapporteur Alfred Recours. Objectif: acter solennellement l'abandon, pour raison budgétaire, de la promesse faite par le candidat Jospin lors des législatives de 1997 de permettre aux personnes ayant cotisé 40 annuités de partir en retraite avant l'âge de 60 ans.
Pour le gouvernement, il devenait urgent de sortir de l'impasse. La semaine dernière, la commission des affaires sociales lui avait forcé la main en plébiscitant un amendement communiste sur les 40 annuités. Les députés n'ignorent pas que le coût de cette mesure (25 à 30 milliards de francs, soit entre 3,8 et 4,6 milliards d'euros) la rend inacceptable.
Préretraites. Qu'importe: depuis plusieurs semaines, le groupe PS réclame un engagement clair du gouvernement sur la question des retraites, qui préoccupe son électorat. Le 10 octobre, Emmanuelli avait interpellé sur ce point l