Les socialistes ont peur. Peur d'être victimes de l'insécurité. Et d'y laisser leur peau électorale l'année prochaine. Les voilà décidés à batailler sur un terrain jusqu'à présent chasse gardée de la droite. «C'est l'autre priorité du gouvernement», répète le ministre de l'Intérieur, Daniel Vaillant, en hissant la question au niveau de l'emploi. «C'est le problème numéro un. Les Français vont désormais zapper les gouvernements les uns après les autres sur l'insécurité, comme ils le faisaient il y a quelques années sur le chômage», prédit le patron de la région Ile-de-France, Jean-Paul Huchon. Une prophétie qualifiée de «connerie» dans les couloirs de la rue de Solférino. Elle illustre pourtant une grande angoisse collective.
Pour l'apaiser, le PS présente samedi une batterie de mesures lors d'un colloque, réuni à Evry. L'intitulé, «Mieux prévenir, mieux punir», illustre à lui seul la métamorphose des socialistes. «Nous devons assumer ce débat, y compris assumer la punition comme dernier recours», justifie le député de l'Essonne, Julien Dray, rédacteur d'un texte qui allie prévention et répression (lire page 13). Afin de donner «un deuxième souffle pour une mobilisation générale» contre l'insécurité, il entend délivrer à ses camarades une méthodologie et un cadre doctrinal cohérents.
Boussole. Il y a urgence. Car, ballottée au gré de l'actualité, entre la surenchère de la droite et la concurrence de Jean-Pierre Chevènement, la boussole du PS s'affole. «Depuis la rentrée, un pal