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Libération
Interview

«Changer l'image du vieillissement»

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publié le 30 octobre 2001 à 1h25

Cet après-midi, les députés doivent voter en première lecture le projet de loi de financement de la Sécurité sociale. Les 3,9 milliards de francs (595 millions d'euros) supplémentaires concédés aux hôpitaux devraient assurer l'abstention des communistes. Côté socialiste, la nouvelle garantie de 5 000 francs pour les chômeurs ayant au moins cotisé 40 annuités a resserré les rangs. Le budget devrait donc passer sans problème. Les débats de la semaine dernière ont aussi permis à Elisabeth Guigou de rouvrir le dossier de la réforme des retraites. Yannick Moreau, présidente du Conseil d'orientation des retraites (COR), créé par Jospin en 2000, explique pourquoi la question de l'âge au travail est un préalable à toute réforme (1).

La France a en Europe un des plus faibles taux d'activité chez les plus de 55 ans. Comment s'explique cette particularité?

Le phénomène touche l'ensemble des pays européens. Mais notre pays a aussi cette particularité d'avoir longtemps perçu le vieillissement comme une décadence. Alfred Sauvy parlait de «vieilles personnes, dans des vieilles maisons, avec de vieilles idées». On commence à peine à percevoir que le vieillissement est surtout lié à l'allongement de l'espérance de vie, ce qui est une bonne nouvelle. Les Français savent peut-être que l'âge de la vieillesse est en train de reculer. Ils sont loin d'en avoir tiré les conséquences. La société a pourtant évolué plus vite que le monde du travail: à 60 ans, on est un jeune retraité, et à 55 un salarié