Sarcastiques, les députés qui interrogeaient Marylise Lebranchu sur son budget, hier en Commission des lois de l'Assemblée nationale, sont revenus sur l'épisode Borgo. «Question sans malice, madame la ministre : comment se fait-il que ce soit l'Intérieur qui fasse ce genre d'annonce ?», attaque Patrick Devedjian, rapporteur spécial (RPR) de la commission. Avant de demander quelques détails : «Vous êtes plus compétente que monsieur Vaillant pour parler de vo tre domaine, je l'espère. Je le crois.» Le chevènementiste Jean-Pierre Michel (MDC) s'étonne, lui, «comme d'autres, que le ministre de l'Intérieur ait cru que l'administration pénitentiaire faisait partie de sa tutelle».
Circonspection. Sur le fond, Patrick Devedjian dit partager l'analyse du gouvernement sur la situation «déshonorante pour notre démocratie» des prisons françaises, et la volonté d'y remédier. Mais le député des Hauts-de-Seine se montre circonspect sur le programme de construction de 35 établissements annoncé par la ministre de la Justice, mercredi, pour supprimer 25 prisons vétustes, favoriser le développement des cellules individuelles et disposer d'un meilleur maillage du territoire pour rapprocher les détenus de leurs familles. «Combien de temps faudra-t-il pour réaliser ce programme ? Comment s'appliquera-t-il à Borgo ou à l'établissement annexe qui est prévu ? Est-il vrai, pour Borgo, que cela ne concernerait que huit condamnés à ce jour ?», interroge-t-il. Réponse de la ministre : «Il y a environ 200