Décidément, Daniel Vaillant n'est pas verni. Il devait publier son autobiographie politique, intitulée C'est ça ma gauche, le 8 novembre aux éditions Plon. Las, tous les bouquins sont partis au pilon. Pour une banale histoire de coquille sur un nom propre, la sortie de l'ouvrage est reportée au 15. Le ministre de l'Intérieur relate benoîtement sa vie, son oeuvre, en 220 pages. Et en trois petites d'une préface bienveillante, Lionel Jospin dit tout le bien qu'il pense de son «ami» et de son «récit authentique, qui [lui] est proche».
Hier matin, lors de leur entrevue hebdomadaire habituelle, les deux hommes ont eu l'occasion d'écrire de nouvelles pages de leur histoire commune. L'explication a été franche. Sans pour autant avoir été houleuse. Ni colérique : Jospin et Vaillant se connaissent trop bien pour avoir recours à ces artifices oratoires.
Tollé. Samedi, le ministre de l'Intérieur, pas peu fier, annonce, aux élus insulaires puis à la presse, «la création à l'intérieur de la maison d'arrêt de Borgo d'un centre de détention». Tout le monde comprend : regroupement des détenus. C'est-à-dire une des ultimes revendications nationalistes. 72 heures plus tard, face au tollé d'une partie de l'opinion continentale, Lionel Jospin, depuis Ren nes, est contraint de «rectifier le tir» comme on l'admet à Matignon. Pour lui, cette construction n'aura lieu ni tout de suite ni à Borgo. Sous-entendu : cette décision administrative est à déconnecter du processus de Matignon. Il n'y a pas de «