Du passé faisons table rase. Après deux ans de concertation au sein de l'Assemblée territoriale de Corse puis avec Matignon et une première lecture à l'Assemblée nationale, le projet de loi sur le futur statut de l'île vient aujourd'hui, et jusqu'à jeudi, devant le Sénat. Où il va se réduire comme une peau de chagrin. Aucune des trois dispositions phares de ce texte n'a trouvé grâce aux yeux de la Haute Assemblée.
Rien n'a été épargné. Qu'il s'agisse du transfert de compétences législatives et réglementaires dévolues à titre expérimental à l'assemblée insulaire, purement et simplement supprimé, de l'enseignement de la langue corse, rendu explici tement «facultatif» par les sénateurs, ou de l'article sur l'adaptation de la loi littoral, totalement réaménagé. Idem pour la disposition mineure autorisant la construction de paillotes en bordure de mer. «Le Sénat n'a pas traîné des pieds dans cette affaire», se rengorge Jacques Larché (Républicains indépendants, Seine-et-Marne), président de la commission chargée d'examiner le texte. Mais s'ils sont restés dans les délais fixés par le gouvernement, les sénateurs «n'ont pas voulu s'engager dans un chemin hypocrite et voter des dispositions qui leur apparaissaient inconstitutionnelles». Au final, juge Jacques Larché, la commission «a adopté un texte utile et applicable qui servira aux Corses». «Nous ne l'avons pas vidé de sa substance», plaide Paul Girod (Rassemblement démocratique et social européen, Aisne), le rapporteur de la comm