Menu
Libération

En catimini, les députés réforment leurs fonds «insoupçonnés»

Article réservé aux abonnés
Les transferts d'argent se feront désormais par virement.
publié le 7 novembre 2001 à 1h32

C'est l'effet ricochet. D'a bord, les fonds «secrets» du président de la République. Puis les fonds «spéciaux» des ministres. Et, enfin, les fonds «insoupçonnés» des parlementaires. Le 17 octobre, le bureau de l'Assemblée nationale (1) a cherché, selon l'expression d'un des administrateurs civils du Palais-Bourbon, à «balayer devant sa porte». Tous les transferts d'argent en liquide, entre l'administration parlementaire et les députés, seront dorénavant bannis. Ils s'effectueront désormais par virements bancaires. L'information est passée complètement inaperçue. Et pour cause: le compte rendu officiel du bureau du 17 octobre mentionne juste que «le bureau a adopté un arrêté en application de l'article 46 du règlement budgétaire, comptable et financier».

Justificatifs «oubliés». Derrière ce verbiage parlementaire se cachent plusieurs mesures visant à instaurer de la «transparence» là où il n'y en avait peu, ou pas. Cette décision est la conséquence d'une précédente rencontre du bureau. Le 25 juillet, ses 21 membres s'étaient étripés pour savoir s'ils transmettaient ou non à la justice les déclarations de patrimoine de Jacques Chirac. Ce fut chose faite, contre l'avis de la droite. Non sans menaces de représailles de la part de l'opposition: la fuite organisée sur les pratiques douteuses de l'Assemblée en matière d'argent liquide. L'argument a, semble-t-il, convaincu. «Il faut le reconnaître. Nous avions peur qu'après les révélations sur les voyages de Chirac, la presse ou un j