Voilà du bilan. Voilà du boudin. Légions socialiste et gaulliste entonnent aujourd'hui leur premier refrain pour la présidentielle. A peine le premier secrétaire du PS, François Hollande, aura-t-il encensé les «cinq ans d'action et de réformes» du gouvernement que la présidente du RPR, Michèle Alliot-Marie, s'empressera de solder le tout, à chaud, avec une brochure intitulée «Le (dépôt de) bilan Jospin». Elle réclamera demain une ligne de crédit pour la prochaine législature en présentant le programme du RPR titré: «Vers une société de confiance». But de la manoeuvre résumé par un ponte chiraquien: «pourrir la semaine des socialistes et le lancement de la campagne de Lionel Jospin».
L'opération, suivie de très près par l'Elysée, a été montée dans le plus grand secret par un «petit commando» au RPR. Avec notamment à la manoeuvre Jean-François Copé, secrétaire général adjoint chargé du projet, Pierre-François Mourier, directeur des études, Patrick Devedjian, conseiller politique, et Jérôme Peyrat, directeur de cabinet de Michèle Alliot-Marie. Leur travail a été d'autant plus facilité qu'ils ont eu connaissance, grâce à des fuites, de la plaquette du PS. Et de sa date de lancement. «Dès lors, l'exercice n'était pas très compliqué, une fois qu'on a eu le feu vert politique. Il suffisait de répondre point par point, chapitre par chapitre», reconnaît un chiraquien. A un détail près, le RPR ouvre sa brochure sur «l'insécurité», contrairement au PS qui évoque d'abord «l'emploi».
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