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Libération

Jospin laisse voter une taxe Tobin virtuelle.

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L'amendement des députés PS est inutile sans unanimité européenne.
publié le 15 novembre 2001 à 1h37

C'est ce qui s'appelle faire de la politique virtuelle. Hier soir, la commission des finances de l'Assemblée nationale a adopté un dispositif permettant l'entrée en vigueur d'une taxe Tobin, applicable à partir du moment où les autres pays de l'Union européenne auront adopté la même mesure, ce qui n'est pas prêt d'arriver. Cet amendement est le fruit d'un long processus politique, qui traduit la valse-hésitation du gouvernement Jospin sur le sujet depuis un an. A l'automne 2000, un groupe de députés PS dépose un amendement instaurant une taxe Tobin... à taux zéro. Déjà, dans l'esprit de ses initiateurs, il s'agit surtout de créer un rapport de force favorable à la taxation des mouvements de capitaux, plutôt que d'arrêter une mesure réellement opérationnelle. La proposition est rejetée par la majorité du groupe PS, sur ordre du gouvernement.

Frange volatile. La percée de l'extrême gauche à l'élection municipale de mars dernier a changé la donne. Depuis le printemps, Matignon en pince pour Attac et la mouvance antilibérale. Si Lionel Jospin demeure sceptique sur ce genre de militants, une partie de son entourage, ainsi que François Hollande, le patron du PS, l'incitent à faire un geste envers cette frange particulièrement volatile de l'électorat de gauche. Aussi, fin août, lors de sa rentrée télévisée, le Premier ministre se lâche et annonce qu'il se rallie à la taxe Tobin (pour la deuxième fois, puisqu'il avait déjà soutenu cette proposition en 1995, avant d'y renoncer).

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