La réforme des fonds spéciaux est en marche. Hier, en fin de soirée, la secrétaire d'Etat au Budget, Florence Parly, a présenté aux députés les grandes lignes du dispositif qui, à compter du 1er janvier 2002, mettra un terme à une étrange pratique de la Ve République: le versement en liquide de primes aux ministres et à leurs conseillers. «Il fallait en finir avec ce système archaïque peu compatible avec la légitime demande de transparence de nos concitoyens», a-t-elle martelé.
Jusqu'à présent, le pouvoir exécutif disposait chaque année de crédits dont l'utilisation ne faisait l'objet d'aucun contrôle ni a priori ni a posteriori. Chaque fin de mois, le chef du cabinet du Premier ministre assurait leur répartition entre les membres du gouvernement et l'Elysée. En réponse aux sous-entendus formulés par Jacques Chirac lors de son allocution du 14 Juillet, Matignon a, pour la première fois, levé le voile sur leur répartition. «Il était nécessaire d'en finir avec la suspicion qui plane sur l'exécutif», confirme le rapporteur PS du budget, Didier Migaud. Ainsi, en 2001, quelque 130 millions de francs (20 millions d'euros), ont été mis à la disposition du pouvoir exécutif pour assurer les compléments de rémunération des membres des cabinets, et les frais de fonctionnement et de représentation des ministres: 24 millions de francs vont à l'Elysée, 60 à Matignon, 52 sont attribués aux différents ministères. Dans chaque maison, la ventilation des primes se fait chaque mois de la main à