Strasbourg envoyé spécial
Daniel Cohn-Bendit est enfin président. Mercredi soir, il a été élu président du groupe vert au Parlement européen (1). Certes, c'est modeste, mais c'est en attendant mieux. Car la tête de liste des Verts français lors des élections européennes de juin 1999 entend bien utiliser ce perchoir. A la fois pour réintervenir dans le débat franco-français, soutenir la candidature à la présidentielle de son ami Noël Mamère, mener campagne en vue du scrutin européen de juin 2004 et «assurer la survie des Verts». Sans oublier de briguer la succession de Romano Prodi à la tête de l'exécutif bruxellois... «Les gens, en votant pour les Verts en 2004 dans toute l'Union, voteront en faveur de ma candidature à la présidence de la Commission», explique l'ancien leader de mai 68.
Grande gueule. L'élection de Cohn-Bendit s'est déroulée dans un fauteuil, aucun candidat ne s'étant présenté contre lui. L'affaire, pourtant, n'était pas gagnée d'avance : il a d'abord fallu convaincre le Belge Paul Lannoye de renoncer à sa place. Affaibli à la suite d'un accident cérébral, l'homme, compétent mais terne, ne s'est pas battu pour rester. Rallier tous les eurodéputés de ce groupe fort de 35 membres (plus 13 régionalistes, soit 48 députés sur 626) a été nettement moins aisé. Cohn-Bendit, grande gueule devant l'Eternel, franc-tireur incontrôlable, a le don d'énerver des écologistes qui n'aiment guère le vedettariat. Surtout, ses prises de position successives en faveur de l'interven