Comment prévenir les difficultés de recrutement qui risquent de toucher la Fonction publique à partir de 2006, quand les classes nombreuses de l'après-guerre arriveront à l'âge de la retraite ? Le Conseil interministériel pour la réforme de l'Etat (Cire) qui s'est tenu hier à Matignon s'est penché sur la question. Et à défaut de remède miracle, le ministre de la Fonction publique, Michel Sapin, a listé des solutions pour éviter à l'administration d'être prise de court. Un agent de l'Etat sur deux doit partir à la retraite d'ici à 2012. Et comme il s'agit d'emplois plus qualifiés que la moyenne, les pouvoirs publics ont intérêt à s'y prendre assez tôt.
On pourrait ainsi voir renaître des formules de prérecrutement expérimentées, naguère, dans l'Education nationale. «Il convient de susciter des vocations pour le service public», souligne le Cire, qui constate qu'il arrive trop souvent que «de brillants élèves issus des milieux défavorisés perdent pied au cours de cursus scolaire ou universitaire». Il est donc proposé de généraliser des «préconcours» assortis d'engagements à servir dans la Fonction publique, en contrepartie d'une aide financière pour le suivi des études. D'autres pistes peuvent conduire à des petites révolutions dans les habitudes administratives : multiplication des recrutements directs «sur titres», validation de l'expérience professionnelle, refonte des concours pour les adapter à l'évolution des métiers.
Ces propositions répondent aussi à certaines critiques