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Libération

Promesses moins coûteuses qu'il n'y paraît.

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Des artifices comptables permettent d'étaler les dépenses.
publié le 16 novembre 2001 à 1h38

«Avec la déferlante de promesses des uns et des autres, on a un peu du mal à s'y retrouver ces derniers temps.» Le haut fonctionnaire qui parle maîtrise aussi bien les finances publiques, que la phraséologie gouvernementale. D'où son hésitation. D'un côté, Bercy affirme tenir les dépenses de l'Etat, de l'autre, les ministres jonglent, depuis début octobre, avec les milliards. Marylise Lebranchu, ministre de la Justice, annonce une «injection» de 10 milliards de francs dans le système pénitentiaire; le ministre de l'Intérieur, Daniel Vaillant, promet des fonds pour équiper ses troupes en gilets pare-balles; Elisabeth Guigou, ministre de l'Emploi et de la Solidarité, embraye en promettant pour juguler la grogne montante des personnels de santé, des aides au secteur hospitalier comme aux cliniques privées...

En réalité, ces annonces sont moins coûteuses qu'il n'y paraît. Exemple: le plan de 10 milliards pour les prisons devrait s'étaler sur dix ans et venir prendre le relais dans le Budget de la justice d'autres plans d'investissement achevés. Conséquence: la rallonge par rapport au budget ordinaire de la Justice serait au maximum de quelques centaines de millions de francs par an.

L'observation vaut aussi pour les 3 milliards de francs promis aux hôpitaux: 2 milliards sont à la charge de la Sécurité sociale; les engagements de l'Etat se limitent donc à un milliard de francs, inscrits dans le projet de loi de finances 2002 sous forme d'autorisation de programme (AP), une façon d'