Poitiers envoyé spécial
Depuis cet été, Nicolas Sarkozy donne dans «l'investissement à long terme». Il le dit tout net: «Quatre à cinq tours de France, c'est la clé de la carrière d'un homme politique. Il n'y a pas de secret. Et croyez-moi, ça finit par payer.» Alors le député-maire de Neuilly avale les kilomètres. Nice, la semaine dernière, Poitiers jeudi soir, Béziers la semaine prochaine. Bientôt Lille, avec Philippe Séguin qui fera, à ses côtés, son retour à une tribune. A chaque fois, les salles sont com bles. Quarante-deux villes en France le réclament pour leurs soirées militantes. En bon VRP de son ambition, il ne rechigne pas. «Je compte même accélérer le rythme avec deux déplacements hebdomadaires. Et puis moi, je suis dans toutes les boîtes, je fais tout: les réunions du RPR, l'Union en mouvement, les amis de Jacques Chirac... Qui d'autre fait ça?» Nicolas Sar kozy travaille pour l'avenir. Celui de la droite, de Chirac. Mais d'abord le sien. Il escompte un premier retour sur «investissement» avec une nomination à Matignon en juin. Ça donne des nuits blanches à d'autres prétendants et agace mezzo voce tout le Landerneau de droite. Ses adversaires le disent «droitier», «ultralibéral». Lui reprochent de préempter les thèmes de campagne de Chirac. De s'autoinvestir en prenant l'opinion à témoin. Il rigole: «Oui, oui, j'écoute les conseils. Il faut pas être trop à droite? Très bien. On va corriger, travailler améliorer tout ça.»
Pintade-vin rouge. «Ça», c'est un numéro s