Lionel Jospin ne rechigne pas à assurer l'autopromotion de son bilan gouvernemental. Hier, le Premier ministre s'est exprimé face à un parterre de maires et d'élus des Dom-Tom, réunis à l'hôtel de ville de Paris à la veille de l'ouverture du congrès de l'Association des maires de France (AMF). Il a au passage grillé la politesse à Jacques Chirac qui inaugurera officiellement, cet après-midi, le raout de l'AMF. Tout sourire aux côtés du nouveau maire de Paris, son ami Bertrand Delanoë (PS), Lionel Jospin est arrivé avec deux cadeaux dans son discours: la création d'une «cité des outre-mers» dans la capitale (probablement dans le XIIe arrondissement) et un projet de radio FM en Ile-de-France. Toutes deux auront vocation à «mettre en valeur et mieux faire connaître les cultures de l'outre-mer». Une sorte de Noël avant l'heure pour le gros contingent d'employés municipaux de la Ville de Paris d'origine antillaise et les quelque 600 000 personnes originaires des Dom-Tom qui résident dans la région parisienne.

Largesses. Terrain de chasse électoral de prédilection de la chiraquie, l'outre-mer a bénéficié de toutes les largesses (financières) et attentions (institutionnelles) du gouvernement depuis 1997. Lionel Jospin les a rappelées une à une. Les crédits consacrés à ces territoires périphériques sont passés en cinq ans de 45 à 67 milliards de francs (soit près de 50 % de hausse). 7 000 emplois ont été créés à l'Education nationale depuis 1998, dans le cadre d'un plan de rattrapage