Menu
Libération

La gare du Nord à ciel ouvert

Article réservé aux abonnés
La partie banlieue est réaménagée, à son tour.
par
publié le 22 novembre 2001 à 1h42

Avant, deux gares cohabitaient gare du Nord. L'une impeccablement réhabilitée, avec des parcours balisés, des espaces réaménagés, du mobilier urbain stylé et une halle ripolinée généreuse en lumière. Un agencement sur mesure, réalisé au début des années 90, pour accueillir les passagers du TGV-Nord Europe et Transmanche, la clientèle de standing de la SNCF.

Transparence. Il suffisait de quelques pas pour basculer dans un univers nettement moins noble: celui des trains de banlieue. Sur des quais sombres, débouchant du RER ou du métro par des tubes bas de plafond et étroits, les 420 000 clients de la SNCF banlieue (sur 500 000 qui transitent chaque jour par la gare du Nord) étaient nettement moins bien lotis que les autres. Un univers confiné, sous un parking en forme de blockhaus. Pas de lumière naturelle, pas de lien avec la ville. Il a fallu quatre ans de travaux pour rendre la lumière à ces voyageurs et les sortir des souterrains «où l'on a baladé pendant un siècle l'eau propre, l'eau sale et les gens», explique dans un élan lyrique l'architecte, Jean-Marie Duthilleul. En rupture avec ce passé, l'homme a conçu un espace entièrement transparent, inauguré hier par Jean-Claude Gayssot, ministre des Transports.

Articulés autour d'un vaste trou carré, des niveaux superposés permettent d'accéder au métro, au RER, au train de banlieue ou à Eole. Quel que soit le mode de transport choisi, le voyageur chemine toujours dans un espace irrigué par la lumière du jour. «L