Le titre résonne comme une injonction intime. «Relève-toi», semble s'ordonner à lui-même François Bayrou en publiant Relève qui sera chez les libraires en début de semaine prochaine (1). Un appel en forme de va-tout écrit à la va-vite par un candidat sonné par la difficulté de son combat. Scotché à 4 ­ 5 % dans les sondages, le président de l'UDF reste encore très loin de son score des élections européennes de 1999 (9,3 %). «Je ne me doutais pas que ça allait être si dur, confiait-il récemment. Rien ne prépare à une élection présidentielle. On prend des coups, il faut se blinder.» Gonflé à bloc il y a encore quelques mois, il s'imaginait en «troisième homme», en mesure de perturber le duel entre Chirac et Jospin et d'apparaître comme le nouveau champion de la droite et du centre.

Cafouillage. Il a déchanté. Malmené dans les études d'opinion, lâché par ses amis, il mise tout sur les jours et les semaines qui viennent. La sortie de son livre s'inscrit dans un calendrier qui porte toutes ses espérances: déclaration officielle de candidature, mercredi, depuis son village de Bordères dans les Pyrénées-Atlantiques, congrès de lancement de campagne les 1er et 2 décembre à Amiens. Ses proches espèrent que cette séquence et la couverture médiatique qui l'accompagnera lui permettront de décoller enfin.

François Bayrou travaillait à la rédaction d'un ouvrage depuis l'été. Le cafouillage de sa campagne l'a poussé à revoir sa copie. Il ne s'agit plus désormais de philosopher, paraît se dir