Menu
Libération

Grand oral au Grand Orient

Article réservé aux abonnés
Chirac et Jospin courtisent les francs-maçons.
publié le 23 novembre 2001 à 1h42

C'est peut-être la différence entre Jacques Chirac et Lionel Jospin. Le premier reçoit, le second se déplace. Lundi, en fin de journée, le président de la République a reçu, à l'Elysée, les grands maîtres de neuf obédiences maçonniques (1). Hier, le Premier ministre a été reçu à déjeuner par les mêmes, rue Cadet, à Paris, au siège du Grand Orient de France (GO). Ces deux rencontres constituent des premières : jamais la maçonnerie n'est apparue aussi unie face à un exécutif... de plus en plus désuni. Officiellement, les responsables francs-maçons rencontraient les responsables du pays. Pas les candidats. Pourtant, comme le reconnaît l'un des participants à ces deux rencontres, «l'élection présidentielle était sous-jacente». Même si un conseiller du Président assure qu'«il n'y a aucun sous-entendu électoral» à cette rencontre. Et qu'à Matignon on se garde bien de communiquer sur un déjeuner du ressort de la «sphère privée».

Fil rouge. Lundi soir comme hier midi, ces messieurs dames ont devisé sur les questions de la laïcité. Chirac ne s'est pas forcé : il a resservi à ses invités son discours prononcé le 15 octobre dernier devant l'Unesco. Extrait : «Ne craignons pas d'affirmer l'existence d'une éthique universelle, celle qui inspire la Déclaration universelle des droits de l'homme. Contrairement à ce que prétendent les ennemis de la liberté et les fanatiques de tous horizons, cette éthique n'est pas un modèle occidental, qui serait une sorte de cheval de Troie de civilisations