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Libération
Interview

«Ni Etat-RPR! Ni Etat-PS! Place à la démocratie!»

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Chevènement. L'ex-ministre renvoie dos à dos Chirac et Jospin, se défend de toute dérive droitière et justifie son soutien au préfet Bonnet:
publié le 26 novembre 2001 à 1h43

Celui qui prétend être «l'homme de la nation» est engagé dans la course à l'Elysée depuis le 4 septembre. Il analyse les raisons de son bon début de campagne.

Les attaques contre vous se multiplient. Avez-vous le sentiment de faire peur?

Oui, ce me semble, à l'Elysée comme à Matignon, et à droite comme à gauche. Non seulement parce que j'ai gagné la troisième place dans les sondages, mais surtout parce que, de tous les candidats, je suis le seul à pouvoir rassembler largement, aussi bien à droite qu'à gauche. Et cela pour une raison à la fois ancienne et simple: je n'ai jamais séparé, dans mon engagement politique, ma fidélité au monde du travail et mon amour de la France, à la différence de beaucoup d'hommes de gauche qui ont un trou noir sur la question de la nation.

Comme Jean-Marie Le Pen, vous dites que Chirac et Jospin c'est «bonnet blanc et blanc bonnet»...

Ma conception de la nation, fondée sur la citoyenneté et ouverte à l'universel, est aux antipodes de celle de Jean-Marie Le Pen et d'ailleurs la seule manière de faire barrage à ses idées. Quant à l'expression «blanc bonnet et bonnet blanc», elle est de Jacques Duclos (1). Je ne l'emploie pas. Je dis simplement que la bipolarité de la vie politique française n'est plus aujourd'hui ce qu'elle était. Sur les choix structurants, Jacques Chirac et Lionel Jospin se retrouvent: Maastricht, euro, Constitution européenne en 2004, abandon de toute politique industrielle, suppression du service national au bénéfice d'un petit corps expéditionnaire, indépendance des parquets proclamée par Jacques Chirac et réalisée par Lionel Jospin, même démagogie à l'égard de la loi républicaine vouée au saucissonn