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Libération

Plainte enlisée dans l'affaire Audin

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Elle a été déposée dès la parution du livre d'Aussaresses.
publié le 26 novembre 2001 à 1h43

La morgue du général Aussaresses sur l'emploi de la torture a déclenché d'autres plaintes que celle qui sera examinée aujourd'hui. Deux d'entre elles visent non la rhétorique de l'ancien para mais les faits eux-mêmes: déposées pour crimes contre l'humanité, elles sont en cours d'examen par la cour d'appel de Paris. Enfin, une autre démarche a suivi la publication du livre d'Aussaresses, celle de Josette Audin, épouse du mathématicien et militant communiste du PCA Maurice Audin.

Enlevé par des parachutistes de l'armée française, le 11 juin 1957, torturé, comme l'a longuement relaté Henri Alleg, son corps n'a jamais été retrouvé. Dans son livre, Aussaresses livre le récit de son arrestation par les hommes du 1er RCP. Il raconte comment Alleg, alors directeur d'Alger Républicain, «tomba dans la souricière tendue et fut arrêté à son tour» chez Audin. Mais alors qu'il avait commandé ces arrestations, il se contente d'être très allusif sur ce qui s'est passé par la suite, sans assumer ses responsabilités: «Comme on sait, Audin disparut le 21 juin. Cette disparition fit scandale et donna lieu à une enquête très poussée.» De fait, l'instruction judiciaire n'a jamais abouti: ce fut un non-lieu prononcé à Rennes. Le mensonge officiel subsiste: celui d'une prétendue évasion de Maurice Audin.

Pour tenter une nouvelle fois d'obtenir la vérité, Josette Audin a donc déposé une nouvelle plainte le 16 mai pour «séquestration» et «crimes contre l'humanité». Une plainte enlisée. Car les archives