Le PCF y va de son carton rouge contre le gouvernement Jospin à propos des retraites. «C'est absolument scandaleux, s'est exclamé, hier midi, Robert Hue au micro d'Europe 1. Le gouvernement a perdu une occasion d'apporter la réponse populaire attendue par la gauche. Ce comportement déplorable aura des conséquences.» Quelques minutes plus tôt à l'Assemblée nationale, Elisabeth Guigou avait invoqué l'article 40 de la Constitution pour bloquer la proposition de loi communiste, visant à permettre aux salariés ayant cotisé plus de quarante annuités de prendre leur retraite à taux plein avant l'âge de 60 ans. Et la ministre de l'Emploi d'invoquer le coût élevé de la mesure: 25 milliards de francs. Soumettre au vote des députés la proposition de loi était risqué car ils auraient bien pu l'adopter. «C'est une question élémentaire de justice sociale», avait dit la députée RCV Chantal Robin-Rodrigo, sous les applaudissements des vingt-huit députés communistes présents et d'une partie des députés PS. L'opposition, ravie du mauvais coup joué au gouvernement, n'était pas en reste qui a salué une mesure «pertinente», de l'avis des députés DL et UDF, «juste et équitable» pour le RPR.
Sur les bancs du PS, la gêne était palpable. Les quarante annuités figuraient au programme du candidat Jospin aux législatives de 1997. Une promesse non tenue dont les députés PS avaient reparlé au gouvernement fin octobre. Pour couper court à la bronca, Lionel Jospin avait décidé à l'issue d'une réunion de cri