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Libération

Jospin ressoude sa majorité en sauvegardant le littoral.

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Les élus locaux ne pourront pas bétonner la côte.
publié le 29 novembre 2001 à 1h46

Lionel Jospin est en campagne. Pour ceux qui en doutaient encore, la partie de poker menteur qui s'est jouée, dans la nuit de mardi à mercredi à l'Assemblée, à propos du projet de loi sur la Corse, en est la démonstration. Le Premier ministre a craint d'apparaître comme le «bétonneur» de l'île. Il s'inquiétait d'offrir à la droite un argument électoral. Refusant de prendre ce risque, il a imposé ses vues au Parlement en faisant en sorte que les principales dérogations à la loi Littoral soient supprimées. Une «opération béton» habilement et rondement menée qui permet au chef du gouvernement de ressouder sa majorité plurielle, de satisfaire les nationalistes corses et de mettre l'opposition face à ses contradictions.

«Sacrifiés». Ce joli coup a fait tout de même quelques victimes. Au premier rang desquelles Daniel Vaillant, le ministre de l'Intérieur, qui, déjà fragilisé, n'avait pas besoin de cela. Mais aussi Bernard Roman, président socialiste de la Commission des lois, et Bruno Le Roux, rapporteur PS du projet de loi. Tous deux personnellement et passionnément impliqués dans l'élaboration du projet de loi. Parmi les «sacrifiés» figurent également José Rossi et Paul Patriarche, les deux députés corses partisans d'adapter la loi Littoral à l'île.

C'est Marie-Noëlle Lienemann qui a été l'agent traitant de Lionel Jospin dans cette «opération béton». Dès juillet, la secrétaire d'Etat au Logement fait part de ces réserves sur le fameux article 12 du projet de loi sur la Corse. Adop