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Libération

Les défenseurs de l'environnement restent inquiets.

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Face aux enjeux dans l'île, ils craignent le contournement juridique.
publié le 29 novembre 2001 à 1h46

A priori, le cordon lagunaire de la Marana, à proximité de Bastia, est sauvé, comme l'étang de Canetto, près de Bonifacio. Les députés ayant rejeté les dispositions du projet de la loi sur la Corse qui prévoyaient des «adaptations» de la loi Littoral, laquelle protège les côtes contre l'urbanisation, les aménagements touristiques pharaoniques prévus sur ces deux zones situées en bord de mer sont mal partis. Bizarrement pourtant, la nouvelle ne satisfait personne. Les élus de l'île qui ont défendu l'assouplissement de la loi Littoral sont furieux. Paul Patriarche (app. DL) juge qu'«on ne peut pas dire à la fois qu'on veut donner des responsabilités aux Corses et leur refuser la possibilité de décider de l'aménagement de leur territoire». Mais ce rejet ne réjouit pas totalement non plus, et c'est plus étonnant, les défenseurs de l'environnement. Michèle Salotti, du collectif loi Littoral, y voit bien «la récompense de deux années de bataille». Mais Benoist Busson, juriste à France Environnement, est beaucoup plus circonspect, et redoute un simple «sursis».

Mitage. Le fait est que derrière ces adaptations se cachent des enjeux considérables. Si les députés les avaient votées, l'Assemblée territoriale aurait pu autoriser des constructions nouvelles derrière la bande des 100 mètres le long du rivage, qui reste, elle, protégée. Par ailleurs, et alors que la loi impose aujourd'hui que toute construction nouvelle soit en continuité avec l'urbanisation existante afin d'éviter le mitag