Ça risque de tanguer pour Lionel Jospin. Quatre textes de loi vont cette semaine subir l'épreuve de la majorité plurielle. Que ce soit sur le projet de loi de financement de la Sécurité sociale (PLFSS) ou le nouveau statut de la Corse, votés aujourd'hui, ou le projet de modernisation sociale et le collectif budgétaire, débattus plus tard, le Premier ministre va devoir manoeuvrer au plus près pour éviter une mauvaise surprise.

C'est sur le PLFSS que le risque est le plus grand. Ce texte donne chaque année une poussée d'urticaire aux communistes. Pour la première fois depuis 1997, ils se sont prononcés contre ce projet, le 22 novem bre. Un geste plus symbolique qu'efficient puisque le vote avait lieu à main levée dans un hémicycle clairsemé et que le projet a finalement passé le cap de la deuxième lecture. En 1999, pour le PLFSS 2000, les troupes de Robert Hue avaient déjà eu quelques velléités de faire capoter le projet. Ni une, ni deux, Lionel Jospin avait aussitôt mis sa démission dans la balance arguant qu'un vote contre signifiait la fin de la majorité. Les députés communistes s'étaient alors sagement ralliés à l'abstention. D'autant que ce même jour, Dominique Strauss-Kahn venait de donner sa démission du gouvernement.

La «jurisprudence» de 1999 est dans toutes les têtes, mais, jure-t-on à Matignon, «on ne va pas rappeler tous les jours ce qu'est l'enjeu». Revue de détail de la course d'obstacle qui attend, cette semaine, le gouvernement.

Le PLFSS

Le gouvernement peut-il êtr