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Le résistant Fabius défend la rigueur

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Le ministre met en garde contre une augmentation des dépenses publiques.
publié le 11 décembre 2001 à 1h55

Sur la ligne Matignon-Bercy, il y a parfois de la friture. Hier, l'encre de l'accord conclu samedi entre Alain Richard et les gendarmes (lire page 16) n'était pas encore sèche que Laurent Fabius a profité d'un colloque sur l'«e-administration» pour délivrer une nouvelle leçon d'orthodoxie budgétaire. «Il en va de la crédibilité de la puissance publique» de «savoir expliquer que lorsque des dépenses publiques nouvelles indispensables sont engagées, elles signifient, soit une hausse des impôts et des charges, soit le renoncement à d'autres dépenses engagées ou envisagées.»

Porte-avions. Une déclaration qui en rappelle d'autres: «Ce n'est pas en augmentant sans cesse les dépenses publiques qu'on encouragera le mieux l'emploi», expliquait-il le 29 novembre. «Gouverner, ce n'est pas additionner», avait-il lancé une semaine auparavant. Officiel lement, ces rappels s'adressent à la nation en général ou au chef de l'Etat lorsqu'il réclame un deuxième porte-avions. La réalité est tout autre. Depuis un mois, le ministre des Finances mène un double combat: contre les socialistes, dont il trouve que le projet pour 2002 fait insuffisamment place à la poursuite de la baisse des impôts, et contre ses collègues du gouvernement, qu'il juge trop rapides à dégainer leur carnet de chèques pour régler les conflits sociaux. Le 15 novem bre, il avait fait une mise au point en réunion de ministres. Depuis, il continue de faire de la résistance clandestine. Il y a un an, de tels échanges auraient pro